Normandie Vol Libre

Ouverture du secours Alfo sous IXBO le 13 septembre 2016

mardi 20 septembre 2016 par Alfo

Dominique Lemaire arrive en même temps que moi, quelques parapentistes d’Optivol dont Charlie sont déjà sur place. Leur gain est d’une vingtaine de mètres dans les bons moments. Daniel Le Garec arrive peu de temps après et s’active au montage, à l’abri d’une haie.
Dominique est le premier en l’air vers 14h, mais n’a pas les meilleures conditions, il hésite à serrer davantage et va se poser en contrebas. Les bras costaux des parapentistes présents ainsi que ceux de Daniel, l’aident à remonter son aile pour un nouveau décollage.
Je suis maintenant prêt, Dominique m’assiste au nez, non pas à cause du vent mais pour discuter. J’attends de meilleures conditions car il me faut partir dans une bouffe. Daniel décolle, gratte bien et va exploiter la combe à droite du déco puis montera à 600m.
Pendant 30mn, je suis attaché et je passe d’avant en arrière du trapèze sous mon aile afin d’éviter de m’ankyloser. Le travers gauche s’accentue et je me décale d’une dizaine de mètres vers la gauche. Je pense que le déplacement de l’aile et les mouvements répétés sous le rigide ont provoqué le dévelcrotage de la poignée du parachute, étant donné qu’elle est positionnée sur mon flanc gauche. On la voit pendante au départ de la vidéo.

Enfin le décollage ! Je dois franchement gratter et après quelques aller retours, je passe au dessus de la route, de la ligne et pars dans la combe, bien décidé à rejoindre Daniel. Je ferme mon harnais et repositionne ma cordelette d’ouverture du harnais. Déjà 7mn de vol, et soudain l’IXBO plonge, je suis tiré en arrière, je lâche les montants, le delta passe sur le dos, et moi en dessous. Je m’apprête à saisir le parachute, mais il n’est plus là !!!!

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À ce moment là, je comprends. Pas le temps d’avoir peur, je me dis que tout est OK, mais le sol arrive vite. J’ouvre ou pas mon harnais ??? Non, mes jambes seront mieux protégées dedans. Mon ressenti est étrange, je ne suis plus acteur de mon vol, mais passif et j’attends l’impact.

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J’étais en dessous de 100m par rapport au sol, et seulement 12 s pour atterrir. Bon, le mot est faible, plutôt chuter lourdement à plat ventre à plus de 8m/s, soit 30km/h, avec la quille qui me fouette les côtes, du côté de la radio en plus. Je suis dans un champ fraichement remué et heureusement, j’ai évité la ligne, la route, les barbelés, donc plutôt bien…. Pas de perte de conscience, mais Il m’a fallu plusieurs minutes pour retrouver une respiration normale, j’étais obligé de vider fortement mes poumons pour arriver à respirer. Bilan 2 côtes, des bleus à l’avant bras et coude droit ainsi qu’au menton, donc je suis assez heureux, somme toute. Je rassure les copains à la radio, car mon premier message était assez craignos « du mal à respirer » mais au moins, je leur montrais que j’étais conscient.
Les renforts arrivent assez vite : Dominique, Michel B, Charlie et Daniel qui perd rapidement ses 600m pour se poser, et nous replaçons l’aile sur son trapèze car elle était sur le dos. La quille est tordue, mais les bords d’attaque en carbone semblent intacts. Une inspection sérieuse va devoir s’imposer. Après repliage, Dominique me fait goûter une Skoll Pomme bien glacée, je lui avais fait découvrir celle aux agrumes…

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Conclusion :
Prévol : bien que très méthodique sur le montage de l’aile, je n’ai pas passé assez de temps sur le harnais. Les prochaines fois, je vérifierai et j’appuierai bien sur les velcros du parachute avant de l’endosser. Et avant le décollage, un dernier coup d’œil sur la poche et la poignée est indispensable.
Brainstorming : la discussion après visionnage de la vidéo avec Jean-Marc Rousselet, patron d’Ellipse constructeur de mon harnais et de deltas, m’a éclairé sur la conduite à tenir. Il m’a conseillé d’ouvrir le harnais, et de sortir les jambes pour me retrouver en position debout afin d’amortir la chute, car harnais fermé, on reste à l’horizontale, ce qui fût mon cas. Si on peut, on tire la cordelette qui bloque le harnais en position debout grâce au taquet coinceur. Avec mon ancien harnais, la sangle du parachute était accrochée à celle du delta et non pas sur la coque du harnais. Cela permettait de rester sous l’aile et de monter dans le trapèze, ce dernier encaissant le choc à l’atterrissage. C’est comme cela que l’on m’avait appris. Cette méthode s’applique aux deltas souples, mais les rigides se disloquant en l’air, l’accrochage au harnais serait la mieux adaptée.

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Je pense que c’est un cas d’école pour les deltistes. Je vole depuis 1980 et c’est ma première ouverture de parachute, et j’espère la dernière. Contrairement au parapente, on ne peut pas la tester réellement. Je vais troquer mon parachute de 22 pour un 24, donc 40m2 qui sera plus adapté à mon PTV ….

Un très beau parachute jaune comme neuf et servi 1 fois est donc en vente, il avait été replié conjointement avec Alexis en Janvier. Bons vols à tous. Lien vidéo en dessous.

https://www.youtube.com/watch?v=-BL801Jk5wo


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