Alfo, Christophe, Patrick et Richard au Maroc en Mars 2024
Nous sommes pris en charge par un binôme expérimenté, Hamid parapentiste avec son 4x4 et pas Brice mais Alain de Nice, retraité et parapentiste depuis 20 ans, qui passe beaucoup de temps avec Hamid au Maroc
Alain s’est chargé de l’administratif et des autorisations de vol, et cette année, c’était assez compliqué de les obtenir à cause des interdictions, consécutives aux accidents et à des prises de vue aériennes postées sur les internets. Il y eu 100 autorisations écrites pour 1000 demandes officielles.
Un grand flou concernant la nôtre car nous avons joué au chat et à la souris avec les gendarmes pendant 2 jours au déco et atterro, suite à un accident à Aguergour, le pilote a fait un vrac après le décollage, le bilan fractures et coma. Quand nous étions sur la côte, un parapentiste tchèque est mort noyé à Aglou. Les accidents à répétitions font que les sites ferment régulièrement pour une durée variable.
Nous sommes logés au gîte Aznag chez Naïma, et 60 m plus haut se trouve « son » décollage à 1200m QNH. Notre atterro officiel est chez Hamed 300m plus bas.
Très pratique son patio pour démêler et replier nos ailes.
Dès le lendemain, premier vol vers midi sous un beau ciel. Après 20 mn dans le bocal à yoyoter avec les copains, une belle pompe m’emmène à 1800m, je pars vent de face vers le lac situé 8 km plus loin, c’est le but fixé pour les copains cette année et je leur ouvrais la route. Un premier vrai cross pour moi car j’ai toujours assuré en parapente en allant me poser dans des atterros officiels et non loin des décos. Là, c’est l’inconnu, des terrains hostiles en pays étranger. Je retrouve mes sensations de crosseur delta, je me sens bien, avec une belle exaltation mais lucide. Je ne laisse pas passer les pompes sur la route, et après 7 km, le lac est à portée. Mais étant dans une dégueulante depuis 10mn et à moins de 300m sol sur un terrain difficile d’accès, je prends la direction vent cul vers un endroit plus civilisé et je me pose près de la piste. J’ai une banane énorme à l’atterro, je totalise une dizaine de km et 1h15h de vol.
Les vols s’enchainent sur 2 jours. Nous décidons de faire un cross vers le lac avec pickup sur la route par Hamid car nous devons rejoindre Patrick P à l’aéroport de Marrakech pour ensuite partir à Aglou. La palme à Christophe qui a été le plus loin.
Nous avons eu un festival de vols magnifiques en groupe à Legzira, Aglou, Mirleft.
Nous avons visité Tafraout un matin pour faire des emplettes et d’acheter de l’amlou, une pâte d’amandes écrasée à la meule avec un rajout d’huile d’argan et de miel d’oranger, une tuerie ! Nous n’avons pas testé le Nid d’Aigle, car le vent n’était pas face.
Après ces quelques jours en bord de mer, vint le retour vers Aguergour.
Stop au Tizi n’Test à 2100m et décollages réussi pour tous, je prends une belle pompe au déco mais pas moyen de l’exploiter. J’avais fait précédemment en volant, un réglage de sellette qui m’allait bien, mais là, impossible de m’assoir et les conditions toniques ne m’ont pas permis de lâcher les commandes. J’ai eu ensuite une belle dégueulante à -5, normal, mais un petit vrac avec réouverture bras haut, ouf ! J’ai quasiment fait ce vol debout donc pas à l’aise. Plus le choix, je suis dans une vallée encaissée, je me pose sur une piste avec la paroi d’un côté et petit ravin de 40m de l’autre. Comme disait Alain la veille, quand il s’agit de survie, on est capable du meilleur. Après réflexion sur les circonstances, j’avais trop serré la veille en vol les bretelles de ma nouvelle sellette !
Les jours restants, nous sommes restés à Aguergour, avec un passage à Aït Ourir et sa grosse montée à pied, mais le vol a été un plouf pour tous plus ou moins amélioré.
Le dernier jour, repos car trop de vent. C’était volable mais aucun intérêt à voler scotchés, de plus nous partions après le dîner pour Marrakech afin de passer une bonne partie de la nuit sur la place Jemaa El-Fna, le décollage étant prévu à 7 du mat.
Nous gardons de ce séjour un excellent souvenir,
Nous avons volé tous les jours avec une belle entente entre potes, nous avons acquis une bonne accumulation d’expérience avec des vols thermiques en montagne mais aussi en bord de mer, des décos ainsi que des atterros assez exigeants par moment.
J’ai aussi un souvenir marquant : un vol dans un petit nuage pendant une minute en IFR pour la forme, ça montait à peine, cependant cette minute m’a semblé longue…. ça m’a aussi rappelé le passé ! C’était mon premier nuage en parapente, j’étais non loin de sa face au vent, tout seul dedans, bien au-dessus du relief, et j’en suis sorti au vent donc très safe.
Je devais embrayer sur la sortie NVL en Algérie, mais le lendemain du retour, une déchirure de rétine et le retrait de mon implant cristallin en ont décidé autrement. Une grosse déception de ne pas accompagner mes 9 copains, copine, mais ce n’est que partie remise !
Un petit film ici : https://youtu.be/5sgb2565Buk
Alfo